On connaît l’exceptionnelle précocité de Mendelssohn… Il n’a que treize ans en effet en 1822 quand il offre à son professeur de violon un substantiel Concerto en ré mineur de sa composition. Certes influencée par l’école française de l’instrument, fort prestigieuse à l’époque, l’œuvre est loin d’être anodine. Alternant virtuosité et charme expressif, elle fait preuve d’une belle autorité, notamment dans le Finale Presto avec un thème d’allure tzigane qui emporte le morceau.
À la différence du tout jeune Mendelssohn, Tchaïkovski est au faîte de sa carrière quand, au retour d’un séjour à Florence, il s’attelle en 1890 à un sextuor à cordes commandé par une société de musique de Saint-Pétersbourg.
En dépit de son sous-titre évocateur, le Souvenir de Florence ne semble guère avoir de rapport musical précis avec la Toscane et l’Italie, on y retrouverait plutôt maints « souvenirs » du génial compositeur de ballets…, par exemple dans le premier mouvement, pénétré de l’esprit d’une grande valse à la manière de La Belle au Bois dormant. Et le très « russe » Allegro moderato, avec ses imitations de balalaïka, ses charmants et délicats effets instrumentaux, annonce beaucoup les miniatures de Casse-Noisette.
C’est cependant le Finale, très spectaculaire qui définit le mieux l’impression générale que laisse cette œuvre forte et dense, dont l’envergure symphonique explique qu’elle est fréquemment jouée dans sa version élargie pour orchestre à cordes.