Accompagnés par un orchestre bien fourni, deux violons « vedettes », mais aussi un hautbois et un violoncelle solistes s’échangent des répliques aussi gracieuses que virtuoses… Ainsi se présente ce plaisant Concertone (le mot signifie simplement « grand concerto » en italien), que les solistes de l’Orchestre de Picardie nous feront découvrir. L’œuvre, rarement donnée, constitue le premier essai (1774) du jeune Mozart dans le genre du concerto à plusieurs solistes.

D’une certaine façon, on retrouve l’écriture « plurisolistique » du Concertone en même temps que l’esprit à la fois populaire et raffiné de Haydn (dont on entendra la vigoureuse et dramatique Ouverture du Monde de la Lune) dans le magistral Divertimento pour cordes de Bartók (1939).
Le grand créateur hongrois avait eu en effet à cœur de revisiter la grande civilisation musicale de l’Autriche-Hongrie de la fin du XVIIIe siècle.

« Encore un instant de bonheur ! », avait-il déclaré, songeant peut-être au charme magyar de l’Allegro, à l’entrain parfois tsigane du Finale… On y admirera tout autant l’intensité funèbre, poignante et presque romantique de l’Adagio et, d’une manière générale, l’énergie, le « muscle », la densité d’écriture de ce « divertissement », au fond bien plus ambitieux que son titre le suggère.