DISTRIBUTION
DU CONCERT
DATES
ET LIEUX
— samedi 8 janvier 20H00 Amiens - Musée de Picardie
Musée de Picardie
48 rue de la République 80000 AMIENS
PROGRAMME
DU CONCERT
Le Musée de Picardie accueille l’Orchestre de Picardie du 7 au 13 janvier 2022
Une mélodie à la flûte, comme venue des temps anciens… C’est par l’ensorcelante Pavane de Gabriel Fauré (1887), à proximité des toiles monumentales de Puvis de Chavannes, que s’ouvrira le concert de l’Orchestre de Picardie en mini-résidence au Musée du même nom. Jolie rencontre que cette association entre le précurseur du symbolisme en peinture et le grand compositeur français… Cependant, au cours de sa carrière, Fauré aura souvent eu l’occasion d’explorer d’autres correspondances entre son art et le mouvement symboliste.
Ainsi, plusieurs années après la Pavane, en 1896, il est sollicité pour écrire la musique de scène de Pelléas et Mélisande l’un des chefs-d’œuvre du théâtre symboliste. Avant Debussy, Sibelius et Schoenberg qui l’illustreront chacun à leur manière, Fauré entrera en connivence profonde avec le drame de Maeterlinck dans toutes ses composantes poétiques et imaginaires.
Exposé aux seules cordes dans le Prélude,, le thème de Mélisande et ses sonorités « d’eau limpide » nimbées d’une tristesse insondable, en est un exemple éloquent, tout comme, à la toute fin, le tendre et tragique « codicille » (flûte et cordes) évoquant le dernier souvenir de l’héroïne… Entretemps, La Fileuse – une « scène au rouet »aux harmonies magiques, puis une Sicilienne au charme ineffable, auront restitué pour l’auditeur cette atmosphère de légende, intemporelle et onirique, si caractéristique de l’univers de l’ écrivain et dramaturge belge.
Autre illustre représentant du symbolisme littéraire, Verlaine aura été beaucoup mis en musique par Fauré. On pense aux inoubliables mélodies comme, notamment, celles du cycle de La Bonne Chanson. Mais en 1919, le musicien retrouve son poète favori dans un projet un peu différent. Il reçoit en effet une commande du Prince Albert de Monaco pour composer la musique de scène de Masques et Bergamasques, un divertissement chanté et dansé dont le livret, dû à René Fauchois, s’inspire du recueil des Fêtes galantes de Verlaine.
Crée au Théâtre de Monte-Carlo le 10 avril, le spectacle est un vif succès. Fauré en tire alors une Suite d’orchestre en quatre numéros dont un Menuet et une Gavotte (n° 2 et n°3) à l’élégante veine néoclassique. Quant à l’Ouverture, vive, fraiche, matinale, elle constitue sans doute une des pages d’orchestre les plus franchement riantes du compositeur. Dans la Pastorale conclusive en revanche, les couleurs se font plus douces et lointaines, les contours s’estompent, s’enveloppent de mystère. C’est le dernier Fauré, le plus secret et, sans doute, le plus « symboliste » …
Réservation au Musée au 03 22 97 14 00