DISTRIBUTION
DU CONCERT
DATES
ET LIEUX
— mardi 26 mai
20h00
Laon
Église Saint-Martin
Place Soeur Marie Catherine 02000 Laon
03 23 20 87 50
— jeudi 28 mai
19h30
Amiens
Maison de la Culture d'Amiens
2 Place Léon Gontier 80000 Amiens
03 22 97 79 77
PROGRAMME
DU CONCERT
Une musique inspirée par un tableau, lui-même inspiré de l’univers musical… Tel est l’intéressant « double échange » artistique que nous propose la compositrice britannique Judith Weir (née en 1954) en ouverture du concert. Au demeurant, cet Heroic Strokes of the Bow (Coups d’archet héroïques), qui reprend le titre exact d’une toile de Paul Klee évoquant le geste d’un violoniste, devrait séduire par sa simplicité d’approche : la première partie de la pièce crée un élan agité ; un ensemble gazouillant de bois graves ralentit à la fin, menant à une conclusion large et spacieuse (Judith Weir).
« À faire dresser les cheveux sur la tête du soliste ! » S’était écrié le compositeur Gian-Carlo Menotti, quand, en décembre 1945, Samuel Barber, son compagnon de toujours, lui montra la partition du Concerto pour violoncelle qu’il venait d’achever.
D’une redoutable exigence technique, l’œuvre n’apparaît guère dans nos salles de concert. On saluera donc la prestation du jeune virtuose luxembourgeois Benjamin Kruithof qui permettra à beaucoup de découvrir un des concertos majeurs du XXe siècle. Sous l’impeccable classicisme de la forme-concerto, le grand compositeur américain avait porté à incandescence le modernisme tempéré, mais expressif de son langage. D’où la folle énergie qui innerve les mouvements rapides, le somptueux fleuve lyrique qui s’écoule dans le mouvement lent…
Particulièrement attrayante avec son fameux « tic-tac » du deuxième mouvement, la Symphonie n°101 en ré majeur dite « l’Horloge » de Haydn (1794) fait aussi partie de celles qui nous montrent l’art orchestral du compositeur viennois à son zénith. On retiendra par exemple le superbe effet théâtral du début, quand, à une introduction lente « pleine de brume et de mystère », succède, en lever de rideau, le premier thème aux cordes seules, bondissant, presque acrobatique.
Par son rythme régulier aux bassons et cordes graves, par les interventions savamment graduées des instruments mélodiques (premiers violons, hautbois, flûte), par son « dispositif » net, précis, maniaque même, l’Andante représente une merveilleuse illustration du goût de l’époque pour les instruments mécaniques. Au centre du mouvement, dans l’épisode en mineur, le propos s’amplifie, se dramatise : la musique du « jouet » mécanique évolue vers une inquiétante marche funèbre…
D’un abord plus traditionnel, l’ample et robuste Menuet se distingue par un Trio évoquant une scène paysanne, avec basse de musette et solo de flûte. Haydn y poussera le réalisme (et l’humour…) jusqu’à y glisser exprès une faute d’harmonie ! Y succédera un des Finale les plus vertigineux de toutes les symphonies du maître. Sur un « tempo, d’enfer » (Vivace), un thème unique et concis alliera son allure populaire à une savante virtuosité d’écriture, notamment dans l’époustouflant épisode en fugato qui précède l’éclatante et vigoureuse conclusion.