La ferveur des airs extraits de l’Oratorio de Noël de Bach, le calme enchantement du fameux « Sulla sua pace » du Don Giovanni… On trouvera difficilement une voix plus sensible que celle du jeune ténor allemand Aljoscha Lennert pour illuminer le concert de Noël de l’Orchestre de Picardie.
Il est vrai aussi que le choix de la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski (1880) en ouverture de programme ne déparera pas les réjouissances…
Avec un effectif qu’il souhaitait aussi fourni que possible, le grand compositeur russe avait en fait conçu une véritable symphonie. Et la maestria avec laquelle il avait conjugué une impressionnante ampleur d’écriture avec le charme de l’invention mélodique ne constitue pas le moindre motif d’admirer encore et toujours ce « must » absolu du répertoire pour cordes.
En seconde partie, la juvénile Symphonie en la mineur (1859) de Saint-Saëns a d’autres qualités. Classique de forme, mais romantique en diable par certains aspects, l’œuvre fourmille d’idées personnelles, tout en révélant un sens de la profondeur narrative étonnante chez le musicien de vingt-quatre ans.
Et c’est aux accents fédérateurs entre tous de La Marche des Rois Mages -dans l’inoubliable version qu’en fit Bizet pour son Arlésienne- que se conclura ce très beau concert.