DISTRIBUTION
DU CONCERT
DATES
ET LIEUX
— vendredi 13 janvier 18h30 Amiens
Auditorium Henri Dutilleux
Conservatoire à Rayonnement Régional d'Amiens Métropole 3 Rue Frédéric Petit 80000 Amiens
PROGRAMME
DU CONCERT
Une Ouverture hyper romantique, une symphonie prérévolutionnaire en passant par un concerto furieusement néoclassique…Tel est le superbe programme auquel auront à se mesurer les six étudiants en direction de l’Université des Arts de Zürich.
Incomparable musicien des féeries nocturnes, Mendelssohn aura aussi donné au romantisme musical de magnifiques souvenirs de voyages. Un peu à la manière d’un album touristique, l’Ouverture des Hébrides, qu’il achève en 1832, évoque le site exceptionnel de la grotte de Fingal au nord de l’Ecosse, ses roches basaltiques et les vagues qui viennent y rebondir en fracas grandioses… Appel du large, gammes déferlantes, sonorités « aquatiques », mais aussi rythmes de marches suggérant quelque épopée maritime : le programme était prometteur, sa réalisation aura enrichi son époque d’une admirable « marine » romantique dont Wagner, et même Debussy, sauront se souvenir.
Le Dumbarton Oaks Concerto doit son titre joliment évocateur aux riches mécènes américains, les époux Bliss, qui l’avaient commandé à Stravinski pour le trentième anniversaire de leur mariage. Mme Bliss avait en effet expressément souhaité que l’œuvre porte le nom de leur splendide propriété de Washington, « Les Chênes de Dumbarton », où il fut créé le 8 mai 1938, sous la direction de Nadia Boulanger.
Typique de la manière néoclassique de Stravinski, ce concerto pour ensemble de solistes se réfère directement à l’exemple des Concertos brandebourgeois. On y trouvera, notamment dans le premier mouvement, nombre de formules « alla Bach » et, au-delà, une écriture virtuose, anguleuse, hautaine, pleine d’invention au demeurant. En somme, une brillante « traduction » en idiome stravinskien des prestigieux modèles baroques.
Quelques mois avant la monumentale Symphonie n°3 (« l’Héroïque ») Beethoven achevait sa Seconde Symphonie, en ré majeur, une œuvre autrefois tenue comme relativement mineure. En réalité, il s’agit d’une « œuvre-limite » où les cadres hérités de Haydn et Mozart se voient investis d’une audace expressive et d’une énergie annonciatrice de temps nouveaux. C’est ainsi qu’à un Allegro, impressionnant de dynamisme orchestral, fait suite un Andante dont l’expression noble et rêveuse, associée à une ampleur de conception sans précédent, appartient de plein droit à l’univers du grand Beethoven. De même, l’éclatement de la texture sonore dans le Scherzo et la violence « boulézienne » (selon André Boucourechliev) du Finale, signent, sans discussion possible, la fin de « l’Ancien Régime » pour l’art musical.