Concert Premier concert du déconfinement >
orchestreOrchestre de Picardie
directeur musicalArie van Beek
musique symphonique
Joachim Raff
Sinfonietta en fa majeur
Charles Ives
The Unanswered Question
Wolfgang Amadeus Mozart
Sérénade n°6 K.239
Estimé par ses contemporains à l’égal de Brahms ou de Wagner, Joachim Raff (1822-1882) ne survivait plus depuis longtemps dans les mémoires que par une certaine Cavatine pour violon, « pièce de genre » au romantisme gentiment suranné… On redécouvrira aujourd’hui avec profit ce compositeur allemand prolifique qui sut évoluer d’un langage sage et solide hérité de Mendelssohn à des tendances plus modernistes inspirées par Liszt, dont il fut d’ailleurs le collaborateur.
Bien qu’écrite pour un ensemble à vent, à la façon des sérénades de la fin du XVIIIe siècle, sa Sinfonietta (1873) se rapproche d’une « vraie » symphonie. Son premier mouvement, en tout cas, en a le « sérieux », la densité d’écriture. On pensera beaucoup à Mendelssohn dans le brillant Scherzo (Allegro molto) au rythme de tarentelle, et dans un Larghetto aux émouvantes couleurs agrestes. Mais la bonne surprise viendra du Finale, enjoué, plein d’humour et de fantaisie. En ces temps de romantisme tardif, assez peu portés à la plaisanterie, Raff revenait, pour notre plus grand plaisir, à l’esprit de Haydn.
Composée en 1906, The Unanswered Question (la Question sans Réponse) est restée l’œuvre la plus célèbre de ce grand « expérimentateur » de musique qu’était l’américain Charles Ives (1874-1954).
Il s’agit d’une sorte « d’installation » musicale (et philosophique…) formée de trois éléments instrumentaux juxtaposés : une trompette solo, un ensemble de quatre instruments à vent et le « tapis » des cordes.
Le compositeur en a laissé le commentaire suivant : « Dans The Unanswered Question, le motif des cordes symbolise les druides, la trompette pose l’éternelle question de l’existence tandis que les vents essaient de trouver une réponse satisfaisante ».
Toute sensation de pulsation régulière est abolie par le traitement des durées extrêmement lentes aux cordes qui s’affranchit des contraintes de la barre de mesure.
Sur cet arrière-plan de cordes interviennent des éléments discontinus et intempestifs confiés aux autres groupes instrumentaux qui emploient un langage harmonique inverse à celui des cordes : la musique jouée par
les vents dans The Unanswered Question est atonale tandis que le continuum de cordes demeure dans la tonalité.
À ne pas confondre avec la « Petite Musique de Nuit », la Serenata notturna (« Sérénade nocturne »), K. 279, date de janvier 1776, alors que Mozart était en poste à Salzbourg, au service du prince-archevêque Colloredo.
On en remarque d’emblée la formation instrumentale particulière, en deux ensembles distincts. Le premier est constitué d’un quatuor de solistes (deux violons, un alto et une contrebasse) tandis que le second, dont on peut étoffer les pupitres, fait appel à deux violons un alto, un violoncelle et les timbales. On peut voir là un emprunt à la forme baroque du concerto grosso (avec concertino et ripieno), mais il semble surtout que cette spatialisation ait permis à Mozart d’y introduire des effets très appuyés, voire théâtraux ou humoristiques.
Ainsi la Marche du premier mouvement frappe par ses contrastes marqués, ses timbales joyeusement tonitruantes…Le Menuet pourrait paraître un rien pompeux (les timbales encore…) si l’élégante vivacité du Trio, confié aux seuls solistes, ne réveillait l’attention.
Quant au Rondo final, ses fréquents changements de tempo, ses alternances de danses paysannes et des petits épisodes « militaires », ses passages vraisemblablement parodiques (comme ce mystérieux Adagio en rythmes pointés..), ses nombreux points d’orgue (sans doute, pour les interprètes, des invitations à improviser…) en font un véritable carnaval musical…
Durée : 00:40
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Tarifs
carte MCA A,B,C : 17 €
carte MCA D,E : 13€
Individuel plein tarif : 29€ - groupe : 26€
19-26 ans et DE : 20€
-19 ans et bénéficiaire RSA : 13€